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Voie Verte du Grémillon
lundi 4 mai 2020, par
Le projet
Inauguré en été 2019, la voie verte est le résultat d’un travail collaboratif de trois communes pour réaliser un aménagement urbain cyclable (et accessoirement piéton), sur le nord-est de la métropole du Grand Nancy, avec la participation de cette dernière.
Il s’agit plus précisément des communes Essey-lès-Nancy, Pulnoy et Seichamps.
La route, de type voie verte, prend son départ le long de l’Esplanade Lucien Cuenot à Nancy, à proximité de la Meurthe et du Canal de la Marne au Rhin, et rejoint la Route de Voirincourt à Seichamps. La distance est officiellement de 6,20 km.
Vous pouvez retrouver le cheminement sur waymarkedtrails.org.
Le projet a pour but de rejoindre, à plus long terme, la Voie Verte de la Vallée de l’Amezule, qui quant à elle démarre à Lay-Saint-Christophe (à la limite de Champigneulles), et rejoindra lorsque finalisée, Château-Salins en Moselle.
La Voie Verte du Grémillon permettra donc de rejoindre Nancy à Château-Salins, sur une distance totale de plus de 30 km. Cependant il n’y a aucune échéance annoncée à ce jour.
Chantier raisonné
Le premier constat sera que le projet n’aura pas engendré de nouvel ouvrage, puisqu’il se contente d’utiliser des aménagements cyclables déjà existants. C’est une approche intéressante, du fait que l’aménagement rencontre ainsi les ambitions réelles de l’usage du vélo : la sobriété.
D’ailleurs c’est une solution qui devrait être amplifiée en général, par rapport au fait que créer de nouveaux aménagements de qualité à l’ouvrage, mais aussi dans le temps, demande de créer des routes bitumeuses. Ce qui est en contradiction avec le but principal de la promotion du vélo.
Pas forcément en réutilisant des aménagements cyclables, mais de la voirie en général, notamment en récupérant de l’espace dédié à l’origine pour l’automobile.
En attendant de passer ce cap, en pourra féliciter cette démarche avant-gardiste.
Qualité de l’aménagement
Revêtements
On pourra aussi féliciter la qualité globale des aménagements choisis concernant les revêtements, il s’agit de bitume en bon état général.
On rappellera que l’itinéraire n’est au final qu’un rassemblement d’aménagements initialement disparates, on y rencontrera donc les habituelles problématiques de ressauts inconfortables.
Ainsi qu’une non homogénéité de l’aménagement (successions d’anciennes voies partagées, et de voies départagées : pistes cyclables + trottoirs séparés) qui pourra se montrer quelque peu difficile à suivre invitant à se tromper de direction.
Toutefois il faudra se montrer indulgent sur ces points s’agissant de travaux lourds économiquement et administrativement, du moins comparés au remplacement de certaines signalisations verticales et peintures.
Cependant, rien n’empêche de garder un œil à l’avenir pour vérifier ce qui se fera lors des successions de rénovations de la voirie, c’est à ce moment que l’on pourra émettre une véritable critique.
Signalisations
L’itinéraire est globalement jalonné, sauf certains carrefours, plus précisément aux abords des giratoires ou il faudra ressortir la carte pour retrouver la direction. L’itinéraire étant très récent, il s’agit d’une réelle problématique.
La signalisation a été rationalisée, en supprimant à la fois des contradictions (B22a et B22b qui interdisent relativement les vélos ou les piétons sur des chemins officiellement partagés), et en « fusionnant » les aménagements cyclables et piétonniers. On remarquera aussi quelques défauts de signalisations, rien de bien grave même si cela peut potentiellement prêter à confusion.
Obstacles
Si vous avez déjà suivi mes autres articles concernant les aménagements cyclables, vous avez déjà remarqué que je suis très pointilleux sur la question des obstacles, puisque ce sont principalement ceux-ci qui régissent la cyclabilité d’un cheminement : Soit les obstacles sont trop restrictifs et donc l ‘aménagement est réservé à certaines catégories de cyclistes et n’est donc que « pseudo cyclable », soit ils respectent les recommandations et permettent à l’aménagement d’être véritablement cyclable. C’est une logique qui peut sembler binaire mais la réponse est déterminante.
Le constat sur la question est plutôt inattendu, en rupture de tout ce qui a pu exister sur la Métropole.
Sur cette voie verte, tenez-vous bien, les barrières ont soit été retirées, soit réaménagées pour passer de restrictif à recommandés. Incroyable mais vrai !
Qualification de l’aménagement
Vous avez remarqué que je n’ai pas pesté sur les questions de priorité concernant l’aménagement cyclable vis-à-vis des automobilistes, pourtant certains cas s’y prêtent bien.
La raison est simple, s’agissant d’une voie verte la question ne devrait pas se poser.
Mais ce constat découle sur une question plus globale : Pourquoi avoir qualifié cette route de voie verte ?
La totalité de l’aménagement ne fait que longer des axes de circulation, ce qui sème un doute sur la compréhension de ce qu’est une voie verte : Une route indépendante, à contrario d’une piste cyclable qui de part sa nature longe toujours une chaussée.
C’est exactement la définition de la piste cyclable que l’on retrouve dans cette « Voie Verte du Grémillon ». Alors on recommence ?